dimanche 28 février 2010

NOVARTIS développe le 1er traitement par voie orale

La US Food and Drug Administration (FDA), vient d’accepter le principe d’un examen prioritaire pour Gilenia® (FTY720, fingolimod). Ce nouveau médicament, Gilenia®, en une prise de 0,5 mg par jour, pourrait devenir la première thérapie approuvée par voie orale pour le traitement de la sclérose en plaques (SEP). Deux études publiées par le New England Journal of Medicine venaient de confirmer l’action du FTY720 de réduction du risque de progression du handicap pour les patients atteints de SEP.

Les deux études de phase 3, dont les résultats avaient été publiés par le NEJM, début février, les études TRANSFORMS and FREEDOMS, avaient testé ce nouveau traitement oral de la sclérose en plaques (SEP), le FTY720 ou fingolimod, essentiellement destiné à inverser le mécanisme déclenchant le handicap des patients SEP. D’après les résultats, il y a preuve globale de l’efficacité et de la sécurité de la nouvelle classe thérapeutique, celle des modulateurs du récepteur de la sphingosine 1-phosphate, ou S1P. Ils confirment que le FTY720 réduit le risque de progression du handicap, c'est-à-dire le freine chez des patients dont le handicap progressait. De même, on constate à l’IRM une réduction des lésions de SEP, indique le laboratoire Novartis. Le programme d’essais cliniques de la molécule a concerné plus de 2.500 patients, dont certains étaient traités depuis 6 ans.


Le principe d’examen prioritaire (fast track) de la FDA pour les médicaments expérimentaux est réservé aux médicaments qui pourraient offrir d'importants progrès en comparaison des traitements actuels ou qui constituent une nouvelle thérapie pour une pathologie. Dans ce cas, la période d'examen de la FDA est réduite à six mois. "Nous saluons la décision d'une procédure accélérée à Gilenia®, qui confirme les avantages potentiels de ce médicament pour les patients», a déclaré Trevor Mundel, MD, responsable du développement chez Novartis Pharma AG. « La SEP est une principale cause d'invalidité neurologique chez les adultes jeunes, en particulier chez les femmes, et ce médicament a le potentiel d'offrir de réelles avancées dans les soins aux personnes atteintes de SEP."

Dans les deux essais cliniques, deux posologies avaient été étudiées : 0,5 mg et 1,25 mg. Mais la demande d’agrément concerne la posologie de 0.5 mg, les résultats des études indiquant que cette posologie présente le meilleur bénéfice/risque.


Dans FREEDOMS, une dose de 0,5 mg de FTY720 réduit le risque à 3 mois et à 6 mois de progression d’un handicap confirmé de 30%, et de 37% à 2 ans par rapport à un placebo (32 % et 40 % respectivement avec la dose de 1,25 mg). C’est la posologie de 0,5 mg qui a été soumise à l’approbation des autorités du médicament, FDA et EMEA, en décembre dernier avec les résultats des 2 études-pivots.


Dans TRANSFORMS (1 an, 1.292 patients) la posologie de 0,5 mg a permis une réduction de 52 % des rechutes en comparaison de l’interféron beta-1a, contre 38% avec la posologie de 1,25 mg. Dans FREEDOMS (2 ans, 1.272 patients), la posologie de 0,5 mg a permis une réduction de 54% for et de 60% avec la posologie de 1,25 mg dose, mais cette fois comparées au placebo.


Dans les deux études, le traitement a permis également de constater une réduction significative de l’activité lésionnelle cérébrale et une réduction de la perte de masse cérébrale à l’IRM. Les données issues de TRANSFORMS notamment « démontrent l’efficacité du fingolimod comparé au traitement standard habituel, résultats qui peuvent représenter un réel pas en avant dans le combat contre la SEP », estime le Pr Jeffrey Cohen (Cleveland Clinic Mellen Center for Multiple Sclerosis Treatment and Research, Cleveland, Ohio) investigateur principal pour cette étude (1). « Les traitements courants influençant la maladie récurrente-rémittente sont administrés en injection ou perfusion, ce qui peut influer négativement la tolérance, la praticabilité et l’observance des patients ainsi traités ».

Le Pr Ludwig Kappos (Department of Biomedicine, University Hospital, Bâle, Suisse), investigateur principal de FREEDOMS, note : « Le FTY720 a montré une nette supériorité clinique par rapport au placebo en termes de réduction du taux de rechutes et de progression du handicap » (2).

Pour les investigateurs, ces deux études ont donné une idée nette et précise de l’efficacité et de la sécurité du FTY720, le fingolimod.


Cette avancée thérapeutique devrait profiter à quelque 2,5 millions de personnes touchées dans le monde par la SEP, maladie neurodégénérative inflammatoire, qui touche souvent des patients dans la force de l’âge. La molécule aurait des effets originaux, permettant par exemple de séquestrer certains lymphocytes dans les ganglions lymphatiques, réduisant de ce fait la population lymphocytaire de se diriger vers le cerveau pour y entretenir l’inflammation. Cet effet du fingolimod est réversible à l’arrêt du traitement.


Source : Novartis, mise en ligne Louis-Marie Sibuée, Santé log, le 22 février 2010 (Vignette : National Multiple Sclerosis Society)