lundi 3 novembre 2008

Le gras animal montré du doigt

vendredi 31 octobre 2008 à 16 h 37

Le régime alimentaire dans les pays occidentaux serait-il directement lié à l'apparition de l'alzheimer?

Des chercheurs de l'Université Laval affirment que les principaux marqueurs neurologiques de cette maladie neurodégénérative sont accentués dans le cerveau de souris génétiquement prédisposées, lorsque leur alimentation est riche en gras animal et pauvre en acides gras oméga-3.

Leurs travaux

Une lignée de souris transgéniques qui manifestent deux symptômes observés chez les personnes qui souffrent d'alzheimer a été utilisée dans cette expérience.

Ces rongeurs produisent des protéines bêta-amyloïdes, associées à la formation des plaques séniles dans le cerveau des personnes atteintes d'alzheimer, et des protéines tau, qui altèrent les microtubules des neurones, produisant un enchevêtrement qui rend ces cellules non fonctionnelles.

Les chercheurs ont soumis ces souris et des souris normales à différents régimes alimentaires pendant neuf mois pour ensuite comparer leurs effets respectifs sur le cerveau des rongeurs.

Les souris dont l'alimentation était pauvre en oméga-3 et riche en gras affichaient des concentrations de protéines bêta-amyloïdes et de protéines tau respectivement 8,7 fois et 1,5 fois plus élevées que les souris du groupe témoin, dont la nourriture contenait sept fois moins de gras.

Le régime riche en gras a aussi provoqué une baisse de la protéine drébrine dans le cerveau, un autre phénomène associé à l'alzheimer.



Un faible apport en oméga-3 et surtout une forte proportion de calories consommées sous forme de graisses influencent l'évolution de ces trois marqueurs de l'alzheimer dans le cerveau des souris.


Les changements métaboliques induits par pareille alimentation affectent la réponse inflammatoire dans le cerveau, pensent les chercheurs. Cela expliquerait le lien qui existe entre la consommation de gras et l'alzheimer.

Les auteurs ne peuvent affirmer avec certitude que ce qu'ils ont observé chez les souris se produise aussi chez les humains, mais ils sont portés à croire qu'une alimentation contenant plus d'oméga-3 et moins de gras saturés préviendrait le développement de l'alzheimer, à tout le moins chez les gens qui ont des prédispositions génétiques à cette maladie.

Le détail de cette étude est publié dans la revue Neurobiology of Aging.

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